Par Mathieu · Mis à jour le 04/12/2025 2021, tout roulait pour Sony. L'Alpha 7 IV débarquait comme un rouleau compresseur, avec ses 33 mégapixels et ses fonctions hybrides. Le champion toutes catégories des boîtiers plein format. LA référence. Celui qui faisait trembler Canon et Nikon.
Et puis... plus rien. Enfin si, des trucs. Mais pas de Mark V.
Pendant ce temps, Canon sortait son R6 Mark III, Nikon balançait son Z6 III, Panasonic se la jouait avec son S1 II. Tout le monde avançait. Sauf Sony. Bon, ils ont bien sorti l'A7C II et quelques autres trucs, mais on parlait de l'Alpha 7 classique là. Celui pour les gens normaux. Pas les cinéastes obsédés par la 8K (l'A1), pas les photographes de mode qui veulent 60 millions de pixels (l'A7R V), pas les ninjas de la nuit (l'A7S III).
Bref, les gens comme vous et moi quoi. Les photographes qui veulent juste UN SEUL BOÎTIER qui fait TOUT. Correctement.
Décembre 2025 : Sony se réveille enfin
Et là, PAF ! Sony annonce l'Alpha 7 V comme si de rien n'était. Genre "ah ouais, on avait oublié de faire une nouvelle version, tiens voilà". 4 ans d'attente les gens. QUATRE ANS (l'A7 IV date d'octobre 2021).
Mais avouons-le, ils ne sont pas venus les mains vides.
Un capteur qui change TOUT
Alors oui, on reste sur 33 mégapixels. Oui, c'est pareil qu'avant. SAUF QUE.
Sony a décidé de jouer la carte du capteur "partiellement empilé" (partially stacked pour les anglophones qui veulent frimer). C'est la première fois qu'ils font ça sur un Alpha. Et devinez quoi ? Ça change la donne.
Avant, l'A7 IV plafonnait à 10 images par seconde. Un peu triste quand même en 2024. Là, on passe à 30 images par seconde. TRENTE. Sans aucun blackout dans le viseur. Et en RAW 14 bits s'il vous plaît.
La rafale c'est bien beau me direz-vous, mais le rolling shutter alors ? Ah bah justement. On passe de 70ms (une éternité) à 15ms. Pour ceux qui ne parlent pas le technique : ça veut dire que vous pouvez shooter en électronique sans que vos sujets rapides ressemblent à de la gelée fondue.
L'IA s'invite à la fête
Le nouveau processeur BIONZ XR2 (oui, ils adorent les noms barbares chez Sony) embarque maintenant l'IA directement intégrée. Avant, c'était deux puces séparées, maintenant c'est tout dans une. Plus efficace, plus rapide, plus... tout.
Résultat ? L'autofocus reconnaît tout ce qui bouge : les humains, les animaux, les oiseaux, les insectes, les voitures, les trains, les avions (non je déconne pas). Et il les suit comme un chien de chasse qui a flairé une truffe.
La balance des blancs aussi profite de l'IA. Fini les ciels verts fluo et les peaux façon schtroumpf. Enfin, en théorie. On verra à l'usage 😅
La vidéo reprend du poil de la bête
L'A7 IV en vidéo, c'était... comment dire... un peu décevant. La 4K 60p était cropée, et ça, c'est pas cool. Le V corrige le tir : 4K 60p en plein format, suréchantillonnée depuis la 7K. Et même du 4K 120p (bon, là c'est cropé en APS-C, faut pas déconner non plus).
Attention quand même, pas de RAW interne. Pas d'Open Gate. Sony reste Sony sur certains aspects. Canon et Panasonic rigolent dans leur coin avec leurs formats exotiques. Mais bon, pour 99% des utilisateurs, la 4K c'est largement suffisant.
Et niveau chauffe ? Aucun problème. Le boîtier a tenu toute la batterie sans broncher en 4K 60p. Pas besoin de ventilo, Sony a bossé sur le refroidissement interne.
Les petites améliorations qui font plaisir
- Stabilisation 7,5 stops au lieu de 5,5. Vous pouvez shooter à 1 seconde à main levée maintenant. Enfin, si vous avez pas bu trop de café.
- Nouvel écran : 3,2 pouces avec 2,09 millions de points (contre 1,04 avant). Et toujours orientable dans tous les sens
- Deux ports USB-C au lieu d'un. Vous pouvez charger ET transférer en même temps !
- Autonomie améliorée : 630 photos au viseur (contre 520) grâce au nouveau processeur plus efficace
- WiFi 6E pour ceux qui aiment vivre dangereusement sans câble
Le viseur lui, reste inchangé. Toujours 3,68 millions de points. Ça aurait été bien de le passer à la moulinette aussi, mais bon, on peut pas tout avoir.
Et ça coûte combien tout ça ?
2 899 dollars ou 3 000 euros (disponible depuis décembre 2025). C'est 900 balles de plus que l'A7 IV à sa sortie. Aïe. Mais regardons les choses en face : avec la concurrence qui tourne autour de ce prix aussi, et les améliorations apportées, c'est justifié.
Le verdict du photographe qui a trop attendu
Sony a pris son temps. BEAUCOUP de temps. Pendant 3 ans, Canon et Nikon ont grignoté des parts de marché. Mais l'Alpha 7 V arrive enfin, et il arrive bien.
Ce qui tue :
- La rafale de 30 i/s sans blackout (enfin !)
- Le rolling shutter réduit de 75%
- La 4K 60p sans crop
- L'autofocus boosté à l'IA
- La stabilisation digne de ce nom
Ce qui manque encore :
- Pas de RAW vidéo
- Pas d'Open Gate
- Le viseur qui aurait mérité un upgrade
- Toujours un seul slot SD UHS-II (l'autre c'est CFexpress Type A ou SD)
Au final, l'Alpha 7 V c'est le boîtier que l'A7 IV aurait dû être dès le départ. Ceux qui ont un A7 III ou un A7 IV ont maintenant une vraie raison de passer à la caisse. Ceux qui hésitaient entre Canon et Sony peuvent arrêter de se gratter la tête.
Sony est de retour dans la course des hybrides polyvalents. Et cette fois, ils sont venus pour gagner 💪
Maintenant reste à voir si on devra attendre encore 3 ans pour l'A7 VI. Spoiler : probablement oui 😂
Vous pouvez le (pré) commander sur le site de Sony ou sur Amazon
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